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Old Testament Essays

On-line version ISSN 2312-3621
Print version ISSN 1010-9919

Old testam. essays vol.31 n.2 Pretoria  2018

http://dx.doi.org/10.17159/2312-3621/2018/v31n2a7 

ARTICLES

 

2 Samuel 23,1-7, en relation avec le Psautier, le Pentateuque et le livre de Malachie en vue de la réaffirmation de David et sa descendance en réponse à leur substitution par Moïse et en lien avec l'influence du livre des Proverbes sur les rédactions bibliques

 

 

Bernard Gosse

Antony, France

 

 


RÉSUMÉ

Le texte de 2 S 23,1-7 est à situer dans la continuité de 2 S 22, de même que le Ps 19 dans la continuité du Ps 18, parallèle à 2 S 22. Il faut situer 2 S 23,1-7 dans le cadre d'une réaffirmation messianique davidique comme en Nb 24,17. Cette réaffirmation davidique implique la présentation de l'action de David, comme complétant celle de Moïse, qui a joué un rôle de substitution vis-à-vis de Moïse après l'exil. Cette réaffirmation messianique s'appuie sur des relectures du transfert de l'arche par David. La mention des « fils de Bélial » correspond à une allusion à Ps 18,5 = 2 S 22,5 et au-delà aux livres de Samuel.


ABSTRACT

The text of 2 Sam 23:1-7 must be interpreted in the continuity of 2 Sam 22, the same as Ps 19 should be read in the continuity of Ρ s 18, parallel to 2 Sam 22. 2 Sam 23:1-7 must also be understood in the context of a Davidic messianic reaffirmation, as in Num 24:17. This Davidic reaffirmation implies the presentation of David's action as complementing that of Moses, because Moses was first a substitute of the dynasty immediately after the exile. This messianic reaffirmation is based on re-readings of the transfer of the ark by David. The mention of the "sons of Belial" corresponds to an allusion to Ps 18:5 = 2 Sam 22:5, and beyond that to the Books of Samuel.


 

 

A INTRODUCTION

Le texte de 2 S 23,1-7, présente David comme le chantre des cantiques d'Israël et correspond à une réaffirmation messianique davidique, dans la continuité de 2 Sam 22 parallèle du Ps 18, qui rétablit les droits de la descendance davidique dans le Psautier.1 Dans le cadre du Psautier, cette réaffirmation davidique s'opère également par rapport à Moïse2 et ce même processus existe également dans quelques textes du Pentateuque comme en Nb 24,17 ou Gn 49,10. Le texte de 2 S 23,4 suggère également cette perspective en relation avec la fin du livre de Malachie.

 

Β 2 S 23,1 DANS LA CONTINUITE DE LA REAFFIRMATION DE DAVID ET SA DESCENDANCE DE 2 S 22, DU PSAUTIER, DE NB 24,17 ET GN 49,10, ET LA REPRISE DU VOCABULAIRE DE PR 30,1

La présentation de David comme musicien pouvait s'appuyer sur 1 S 16,14-23, l'instrument de musique utilisé par David en 1 S 16,16.23, est mentionné 13 fois dans le Psautier.3 Le texte de 2 S 23,1 : «Voici les dernières paroles de David : Oracle de David , fils de Jessé, oracle de l'homme haut placé, de l'oint du Dieu de Jacob, du chantre des cantiques d'Israël », se situe dans la continuité de 2 S 22,1 : « David adressa à Yahvé les paroles de ce cantique 4, quand Yahvé l'eut délivré de tous ses ennemis et de la main de Saül ». Ce dernier verset correspond au titre de Ps 18,1, qui fait office de réponse aux titres davidiques des Ps 51-72,5 qui particulièrement pour les titres longs se réfèrent aux persécutions rencontrées par David, en premier lieu de la part de Saül, en renvoyant aux textes des livres de Samuel, par des accrochages verbaux entre le texte de chaque psaume et un passage particulier des livres de Samuel. Le texte de 2 S 23,1 intègre donc une relecture davidique du Psautier par les titres, dans la continuité de 2 S 22,1 = Ps 18,1. De ce point de vue 2 S 23,1 suppose également la réaffirmation davidique de 2 S 22,50-51 : « 50 Aussi je veux te louer, Yahvé, parmi les nations et je veux chanter en l'honneur de ton nom. 51 II magnifie les victoires 6 de son roi et il agit avec fidélité envers son oint , envers David et sa descendance à jamais ».7

Dans cette perspective de réaffirmation davidique 2 S 23,1, intègre le vocabulaire de Nb 24,15 : « Alors il prononça son poème. Il dit Oracle de Balaam, fils de Béor, oracle de l'homme au regard pénétrant »,8 qui prépare la réaffirmation de l'espérance messianique de Nb 24,17 : « Je le vois - mais non pour maintenant, je l'aperçois - mais non de près. Un astre issu de Jacob devient chef, un sceptre se lève issu d'Israël. Il frappe les tempes de Moab et le crâne de tous les fils de Seth ». On relève qu'en Nb 24,15 on retrouve comme dans le cas 2 S 23,1, l'influence de Pr 30,1a : « Paroles d'Agur, fils de Yaqé , de Masa. Oracle de cet homme »9. Dans le cadre du Pentateuque, il faut ajouter aux réaffirmations messianiques, cette fois dans le cadre des bénédictions de Jacob en Gn 49,10 le texte de 49,10 : « Le sceptre 11 ne s'éloignera pas de Juda, ni le bâton de chef d'entre ses pieds, jusqu'à ce que le tribut lui soit apporté 12et que les peuples lui obéissent ». On peut également noter en Nb 24,16, la mention de , divinité originelle de Jérusalem mentionnée en Gn 14,17-24 pour réaffirmer les droits du roi de Jérusalem (et du personnel du Temple, Melchisédech est roi et grand prêtre) vis-à-vis des descendants d'Abraham.13

Dans le cadre de l'attribution des cantiques d'Israël à David par 2 S 23,1, on notera que le terme , apparaît dans le Psautier en rapport à la musique en Ps 16,6.11 ; 81,3 ; 133,1 ; 135,3 ; 147,1. Les Ps 16 et 133 ont de plus des titres davidiques.14

 

C LA TRADITION MESSIANIQUE ET LA TRADITION DE SAGESSE EN 2 S 23,2

Dans le passage de 2 S 23,2 : « L'esprit de Yahvé s'est exprimé par moi , sa parole est sur ma langue », la mention de l'expression , est à rattacher à David comme, en 1 S 16,13 ou Is 11,2, en réponse cette fois à l'alternative non davidique d'Is 61,1.15 II faut relever également l'influence sapientielle avec : 2 S 23,2 ; Ps 19,5 ; 139,4 ; Pr 23,9 et 34 fois dans Job.16 On peut noter en Ps 139,4 : « La parole n'est pas encore sur ma langue , et voici, Yahvé, tu la sais tout entière ». Le Ps 19 est également à interpréter dans une perspective de sagesse dans la continuité du Ps 18, comme 2 S 23,1-7 dans la continuité du parallèle de 2 S 22 au Ps 18.17

 

D LE TEXTE DE 2 S 23,3 DANS LA CONTINUITE DE 2 S 22 (// PS 18), DE MEME QUE LE PS 19 EST PREPARE PAR LE PS 18

Dans le passage de 2 S 23,3 : « Le Dieu d'Israël a parlé, le rocher d'Israël m'a dit : Celui qui gouverne les hommes avec justice gouverne avec la crainte de Dieu », nous retrouvons le vocabulaire du Ps 19. On relève la mention du terme (rocher), comme en 19,15, dans la continuité de Ps 18,32. Le verbe est également utilisé en Ps 19,14, et la crainte de Yahvé en Ps 19,10, le Ps 19 appliquant le principe de Ps 18,32 = Pr 30,9.

 

Ε L'ACTION DE DAVID EN 2 S 23,4, PRESENTEE COMME COMPLETANT DE CELLE DE MOÏSE EN DT 32,2

Le texte de 2 S 23,4: « Il est comme la lumière du matin au lever du soleil , un matin sans nuages , qui fait briller après la pluie le gazon de la terre », présente l'action du soleil à l'image de de ce qui est présenté en Malachie 3,20 : « Mais pour vous qui craignez mon nom, le soleil de justice brillera , avec la guérison18 dans ses rayons ; vous sortirez en bondissant comme des veaux à l'engrais ».19 Or dans la finale du livre de Malachie, si en Mal 3,22, Moïse est mentionné, puis Elie, avant la venue du jour de Yahvé, David par contre apparaît absent. De ce point de vue 2 S 23,4, apparaît comme réintégrant le rôle de David.

L'usage du verbe mî, avec transposition de l'action du soleil sur Yahvé est également utilisé en Dt 33,2 dans une perspective Ezrahite liée à Moïse20 et en Is 60,1-3 dans une perspective Coréite antimonarchique.21 Mais le soleil joue également un rôle essentiel en Ps 19,1-7,22 dans la continuité du Ps 18 parallèle à 2 S 22. En 2 S 23,4, est également réintégré à propos de David, ce qui est dit de Moïse en Dt 32,2 : « Que ma doctrine ruisselle comme la pluie , que ma parole 23 tombe comme la rosée, comme les ondées sur le gazon 24, comme les averses sur la verdure ». L'action de David apparaît comme complétant celle de Moïse.

 

F L'ALLIANCE ETERNELLE AVEC DAVID EN 2 S 23,5, RELECTURE DE 2 S 7 EN RELATION AVEC LES MENTIONS DU TRANSFERT DE L'ARCHE PAR DAVID DANS LE PS 132 ET EN 1 CH 15-16

Le texte 2 S 23,5: « N'en est-il pas ainsi de ma maison auprès de Dieu ,25car il a établi pour moi une alliance éternelle , réglée en tout et bien assurée ? ne fait-il pas germer tout mon salut et tout mon plaisir ? », suppose la promesse de Yahvé à David de 2 S 7,1216, mais en intégrant le vocabulaire de l'alliance , selon Ps 89,4-5.2930.35-38.26 Cette alliance est qualifiée d'éternelle en Ps 89,5. La prise en compte du Psautier ne peut pas être considérée comme une surprise, puisque notre passage présente David comme l'auteur des cantiques d'Israël. De plus il n'apparaît pas étrange que 2 S 23,5, puisse opérer une réaffirmation davidique par rapport au Ps 89 qui constate la disparition de la dynastie.

Au-delà du Ps 89, le vocabulaire de 2 S 23,5, est également conforme à celui de Ps 132,3.12.16-17 : « 3 Point n'entrerai sous la tente, ma maison , point ne monterai sur le lit de mon repos... 12 Si tes fils gardent mon alliance , mon témoignage que je leur ai enseigné, leurs fils eux-mêmes à tout jamais siégeront sur le trône fait pour toi... 16 ses prêtres, je les vêtirai de salut et ses fidèles crieront de joie. 17 Là je susciterai une lignée à David, j'apprêterai une lampe pour mon messie ».27 Or le Ps 132, se réfère au transfert de l'arche d'alliance par David, événement qui joue un rôle important dans la réaffirmation davidique de 1 Ch 15-16, qui opère une réinterprétation davidique des Ps 105-106 et 96, en les situant dans une liturgie présidée par David. Ce dernier point va à l'encontre du fait que dans les Ps 105-106, la descendance des patriarches et plus spécialement Moïse, apparaissent comme des substituts à la descendance davidique.28

 

G LE TEXTE DE 2 S 23,6-7 ET LE RENVOI AUX GENS DE BELIAL, DANS LA LIGNE DE 2 S 22,5, A COMPRENDRE LUI-MEME DANS LA CONTINUITE DE LA REFERENCE A LA SYMBOLIQUE DE BELIAL DANS LES LIVRES DE SAMUEL

Le texte de 2 S 23,6-7: « 6 Mais les gens de Bélial sont tous comme l'épine qu'on rejette , car on ne les prend pas avec la main. 7 L'homme qui les touche , est chargé de fer et du bois des lances , et ils sont brûlés , brûlés sur place », doit se comprendre en fonction de la mention de Bélial en Ps 18,5 = 2 S 22,5. La mention de Ps 18,5 se réfère aux usages fréquents du terme Bélial, dans les livres de Samuel, 1 S 1,16 ; 2,12 ; 10,27 ; 25,17.25 ; 30,22 ; 2 S 16,7 ; 20,1 ; 22,5 ; 23,6, pour désigner les ennemis de David. En 2 S 22,5 (= Ps 18,5), la mention « les torrents de Bélial », fait allusion aux ennemis de David dans les livres de Samuel et sert en même temps, à introduire par le thème des « eaux dangereuses », le rôle de Baal,29 dans la suite du Ps 18. Le terme est également très fréquent dans les livres de Samuel. Le terme est beaucoup plus rare dans les livres de Samuel : 1 S 30,1 ; 31,12 ; 2 S 23,7. On peut noter qu'en 1 S 31,12, il est question de brûler le corps de Saûl et de ses fils, Saûl qui est présenté comme le pire ennemi de David selon 2 S 22,1 = Ps 18,1. Même si historiquement cette crémation pouvait ne pas être infamante,30 il apparaît que l'image des épines brûlées appliquée aux vauriens apparaît également en Is 33,12 : «Les peuples seront consumés comme par la chaux épines (OTip) coupées, ils seront brûlés au feu ». Le roi David doit recourir au bois et au fer de la lance pour combattre ses ennemis.31

 

H CONCLUSION

Le texte de 2 S 23,1-7 se situe dans la continuité de 2 S 22 de même que le Ps 19 dans celle du Ps 18, parallèle de 2 S 22. La réaffirmation davidique de 2 S 23,1-7 se situe dans la continuité de celle du Ps 18. Cette nouvelle perspective davidique entretient des liens avec d'autres passages bibliques dont Nb 24,1517.1 faut noter dans ces différents textes, l'influence du livre des Proverbes sur leurs rédactions,32 et plus spécialement pour ces passages, Pr 30,1.5.9. En 2 S 23,2 nous notons une réappropriation davidique du don de l'esprit de Yahvé et de sa parole, en réponse à l'alternative non davidique d'Is 61,1-2. Le texte de 2 S 23,3, reprend des éléments de vocabulaire du Ps 19, ce qui souligne les liens entre ces passages. En 2 S 23,4 l'action de David est présentée dans la continuité de celle de Moïse qui après l'exil a joué dans un premier temps un rôle de substitut dans la conception de la gouvernance du peuple. On peut y voir également une réponse à la finale du livre de Malachie, où David est absent. L'alliance éternelle de 2 S 23,5 renvoie aux promesses à David de 2 S 7, mais en répondant à l'échec de l'alliance avec David selon le vocabulaire du Ps 89. On note également des points communs avec le Ps 132, où il est fait justement référence, à travers un pèlerinage sur les pas de David, au transfert de l'arche d'alliance par David. La référence aux gens de Bélial en 2 S 23,6-7, renvoie aux livres de Samuel, dans la continuité d'une référence similaire en Ps 18,5 = 2 S 22,5.

 

BIBLIOGRAPHY

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Submitted: 28/06/2018
Peer-reviewed: 10/08/2018
Accepted: 16/08/2018

 

 

Bernard Gosse, Antony, France. Email: gosse.bernard@wanadoo.fr. ORCID ID:
1 Voir en 2 S 22,51 = Ps 18,51 : «David et sa descendance à jamais », ce qui constitue une réponse au Ps 89 et aux réponses alternatives avec les descendants des Patriarches, particulièrement Moïse. Voir Bernard Gosse, L'espérance messianique davidique et la structuration du Psautier (Pende: Gabalda, 2015).
2 Moïse joue un rôle important dans le quatrième livre du Psautier Ps 90-106, dès le titre de Ps 90,1, puis en Ps 99,6 ; 103,7 ; 105,26 ; 106,16.23.32, suite au constat de disparition de la dynastie davidique dans le Ps 89. Le cinquième livre du psautier, Ps 107-150 et en inclusion le premier, Ps 1-41, réhabilitent le messie davidique, voir plus spécialement les Ps 18 et 110. La seule autre mention de Moïse dans le Psautier en Ps 77,21 met également Moïse en concurrence avec David en Ps 78,70-72.
3 Ce point ne pouvait par ailleurs que satisfaire les chantres lévites Asaphites et Ezrahites qui jouaient un rôle important dans le temple, selon la relecture des Chroniques, voir 1 Ch 15-16.
4 L'utilisation du terme en rapport à David en Ps 18,51 et 2 S 22,51, se comprend bien dans le cadre d'une réponse et d'une réaffirmation par rapport au rôle de Moïse, avec l'usage de , pour les cantiques de Moïse, en Ex 15,1 ; Dt 31,19.19.21.22.30 ; 32,44. Autres usages dans la Bible, Nb 21,17 (voir la mention de Moïse en 21,16) ; Is 5,1 ; 23,15 ; Am 8,3.
5 André Caquot et Philippe de Robert, Les livres de Samuel (Genève : Labor et Fides, 1994), 597 (2 S 22,1): « Le lemme (v. 1) semblerait indiquer que le poème a été détaché sinon du Psautier tel que nous l'avons, du moins d'une collection de psaumes "davidiques" attribuant à différents moments de la vie du roi des poèmes jugés convenir à la circonstance ». Pour ma part je propose la prise en compte par Ps 18,1, des titres du second psautier davidique, auxquels une réponse salvatrice est apportée.
6 Voir les usages de en Ex 14,13 ; 15,2 ; et 1 S 2,1 ; 14,45 ; 2 S 10,11 ; 22,51, pour ces livres. Apparaît une nouvelle fois, une volonté de réaffirmation de la venue du salut avec David et non pas seulement avec Moïse.
7 Caquot et de Robert, Les livres de Samuel, 608 : « La louange finale des v. 47-49, mise dans la bouche du roi, se distingue bien des versets 50-51 où le poète parle du roi, comme il ressort du v. 51, et célèbre la loyauté de Dieu envers la maison de David en des termes qui font penser à la prophétie de Natan et à ses échos lyriques. On discerne ainsi que le poète n'a pas une inspiration différente de celle de 2 Sam 23. 1-7 et de l'histoire Sadocide ».
8 A. Graeme Auld, I & II Samuel (Louisville Kentucky: Westminster John Knox Press, 2011), 593-594: « The surprise is not that the narrative introduction presents it briefly as "David's last words" (v. 1), while there is still a major episode to follow in ch. 24 - the location of the blessing in Gen 49 and Deut 33 is similar. The strangeness consists more in a series of features than can be matched across the HB only in two oracles of the seer Balaam, reported in Num 24:3-9, 15-19 ».
9 H. W. Hertzberg, I & II Samuel (London: Redwood Burn Limited, 1986), 400: « Two strophes go to make up the introduction, which has a striking similarity to the beginning of the third and fourth sayings of Balaam (Num. 24) and the words of Agur (Prov. 30.1 ff.) ». Bernard Gosse, I 'influence du livre des Proverbes sur les rédactions bibliques à l'époque perse (Paris : Gabalda, 2008).
10 Caquot et de Robert, les livres de Samuel, 614 : « Il a voulu mettre dans la bouche de son héros un "testament lyrique" analogue à celui que Gn. 49 fait prononcer par Jacob, modèle littéraire également des bénédictions de Moïse en Dt. 33 ».
11 Ce sont les deux seules attestations des livres de la Genèse et des Nombres avec = sceptre, si non, il a le sens de tribu.
12 Hermann Gunkel, Genesis (Macon Georgia: Mercer University Press, 1997), 456: « refers to the appearance of the Messiah in Ezek 21:32; Deut 33:7, too » ; 451. « Prophetic speech is enigmatic speech. As a classic example of this enigmatic style, one may compare the wonderful description of David in Num 24:14ff. ».
13 Dans le Ps 105 la descendance des patriarches (et particulièrement Moïse) se substitue à celle de David. En Gn 14 nous avons une réaffirmation des droits de la monarchie de Jérusalem vis-à-vis de la descendance des patriarches, même s'il s'agit d'une monarchie antérieure, puisque David n'existait pas encore.
14 Autres attestations: 2 S 1,23 ; 23,1 ; Job 36,11 ; Pr 22,18 ; 23,8 ; 24,4 ; Cant 1,16.
15 Jug 3,10; 11,29; 13,25; 14,6.9; 15,14; 1 S 10,6; 16,13; 19,9; 2 S 23,2; 1 R 22,24; 2 R 2,16; Is 11,2; 40,13; 59,9; 61,1; 63,14; Ez 11,15; Os 13,15; Mi 2,7; 3,8; 2 Ch 18,23; 20,14 (Abraham Even-Shoshan, A New Concordance of the Bible (Jerusalem: "Kiryat Sefer" Publishing House Ltd, 1989), 1064-1065). En Is 61,1, il s'agit d'une alternative à la monarchie, avec même récupération du verbe , mais il ne s'agit plus de l'onction d'huile. En Is 11,2 où nous relevons une récupération davidique dans un cadre sapientiel. Bernard Gosse, « De l'onction du Ps 89,21 à celle d'Is 61,1 (verbe »
ΟΊΕ 30/3 (2017), 653-662.
16 Caquot et de Robert, Les livres de Samuel, 616 : « Ainsi le poème se caractérise à la fois comme oraculaire et sapiential, ce qui invite à en faire une composition ne se conformant pas à une forme fixée d'avance ».
17 Bernard Gosse, «Le Ps 19 prolongement du Ps 18 : Baal, El, Yahvé, le triple parallélisme synonymique, l'influence du livre des Proverbes et la Loi et David, » ZA W 129/4 (2017) : 568-582.
18 Pieter A. Verhoef, The Books of Haggai and Malachi (Grand Rapids Michigan: William
Β. Eerdmans Publishing Company, 1987), 330: « In the eschatological context of Mai. 3:20 it will not be overloading the meaning of the word "healing"... This "healing" ultimately will be the consequence of the vicarious suffering of the Servant of the Lord ». Nous sommes bien dans le cadre de l'alternative isaïenne du "serviteur". La réhabilitation de la dynastie dans un cadre culturel, avec la référence au transfert de l'arche par David (Chroniques, Psautier) est ultérieure.
19 Arndt Meinhold, Maleachi (Neukirchen: Neukirchener Verlag, 2006), 386: « Zum anderen weist es auf der Ebene der Menschen verghlichweise auf das Auftreten des gerechten Königs (in Davids letzen Worten II Sam 23,1-7 [4])... ».
20 Le nom des Ezrahites dérive de la racine
ΠΊΐ. Us sont originaires de Séïr en Edom. Les Ezrahites rejoindront finalement les prétentions Asaphites d'une origine institutionnelle davidique, 1 Ch 15-16.
21 En Is 61,1-3, la racine est utilisé trois fois pour parler de Yahvé qui brille depuis Jérusalem et non plus depuis Séïr en Edom. Il s'agit d'une réponse à Dt 33,2, passage auquel devait se référer les Ezrahites. Par ailleurs Is 61,1-10 présente un caractère internationaliste, avec les peuples qui viennent à Jérusalem, dans la ligne par exemple du psaume coréite 87. Par ailleurs dans la seconde partie du livre d'Isaïe, David et sa descendance disparaissent au profit du serviteur et de ses disciples.
22 Hertzberg, I & II Samuel, 401 : « Mal. 3.20 speaks of the 'sun of righteousness' while there are only distant allusions to the assertion in Ps 19.7b ».
23 Jack R. Lundbom, Deuteronomy (Grand Rapids : Williams B. Eerdmans Publishing Company, 2013), 872: « "Teaching" () and "speech" () belong to the language of Wisdom literature, the former occurring often in Proverbs (Prov 1:5; 4:2; 7:21; 9:9: 16:21, 23), the later occurring often in the Psalms (Pss 18:31 [30]; 105:19; 119:11, 38, 50, 67, and 15 times more) ».
24 Le terme , apparaît dans le Psautier uniquement en Ps 23,2 et 37,2, dans la continuité des Ps 18 et 19, avec un total de 14 attestations bibliques.
25 Auld, I & II Samuel, 594, souligne que la mention du Dieu El est fréquente dans les oracles de Balaam. C'est également El dont il s'agit en Ps 19,1-7, dans la suite de Ps 18,31-32, en relation étroite avec Pr 30,5-9, les orales contre Balaam s'inspirant de Pr30,l.
26 Caquot et de Robert, Les livres de Samuel, 618.
27 Artur Weiser, The Psalms (London: Fletcher & Son ; 1986), 779 : « The connection of the psalm with the dedication of the Temple is also evident from II Chron. 6.41f, where Ps. 132. 8-10 forms the conclusion of the prayer offered on the occasion of the dedication of the Temple and put into the mouth of Solomon, a custom which probably dates back to an ancient tradition ».
28 Bernard Gosse, « Le texte de 1 Chr 16 comme réinterprétation davidique de Ps 105,1-15, la réponse des serviteurs et élus de Ps 105,16-46 et la continuité du livre d'Isaïe », ZAW 128 (2016) : 221-232.
29 Bernard Gosse, « Le Ps 19 prolongement du Ps 18 ». Voir l'opposition entre Baal d'une part et El et Yahvé d'autre part». Le triple parallélisme synonymique est appliqué aux poèmes concernant Baal, par marque de respect.
30 Caquot et de Robert, Les livres de Samuel, 358 : « La crémation partielle qui est rapportée ici est un fait exceptionnel : elle semble destinée à ne garder que les ossements qui feront l'objet d'une inhumation provisoire sous un arbre sacré, et seront plus tard ramenés par David dans la patrie benjaminite de Saül (2 Sam. 21. 13s) ». Voir p. 358 note 11, les liens possibles avec n? « embaumement » (Corriger 1 Chr 16.14 en 2 Chr. 16.14).
31 Caquot et de Robert, Les livres de Samuel, 618: « Les " vauriens" sont un ennemi qu'il faut combattre à main armée, et le poème s'achève en 6b-7 par une évocation de l'activité guerrière du roi qui prend du fer pour chasser des adversaires rebutants et stériles comme les épines. La comparaison établie par ce texte est attestée ailleurs : en sanscrit kantaka dénote à la fois l'épine et l'ennemi public ».
32 Gosse, L'influence du livre des. Voir l'index des références bibliques pour les textes concernés dans cet article.

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